L’anxiété de séparation
Des aboiements et des hurlements à longueur de journée, de l’urine partout et le bas de la porte mangé?
Cela vous fait penser à votre compagnon à quatre pattes?
Peut-être fait-il de l’anxiété de séparation.
D’autres symptômes peuvent aussi être présents : hypersalivation, automutilation, perte de poils excessive, ne pas manger en votre absence, faire les 100 pas, augmentation du rythme cardiaque, haleter comme s’il avait couru un marathon.
Ça mange quoi en hiver ça, de l’anxiété de séparation?
L’anxiété de séparation clinique est la peur d’être séparé d’une personne en particulier et la détresse d’isolement est la peur d’être laissé seul. C’est ce qui déclenche une série de comportements provoqué par la peur. Pour les fins du texte, nous allons parler d’anxiété de séparation.
Non, il n’essaie pas de se venger, ceci étant un concept humain.
Non, il n’est pas un mauvais chien, il est en PANIQUE.
De toute façon, la définition de mauvais chien est beaucoup trop subjective!
Même si votre compagnon a appris, en votre présence, à ne pas détruire le sofa et les portes, à ne pas hurler ou japper à tue-tête et à ne pas uriner à l’intérieur, la situation est bien différente lorsqu’il est seul. Il est beaucoup trop anxieux pour y penser. Dans les faits, votre chien est en PANIQUE totale lorsque vous quittez. Il a donc très peur et est en mode survie. Imaginez-vous que vous avez une phobie des araignées et qu’on vous enferme dans une pièce qui en est remplies. Les chances sont que vous allez tout faire pour essayer de sortir de là. Vous ne réfléchirez sûrement pas et vous n’aurez que peu de contrôle sur vos comportements, car vous serez en mode panique et survie. Vous n’apprendrez pas à vaincre votre phobie non plus. Votre chien vit EXACTEMENT la même chose. Cela signifie que lorsqu’il est seul (c’est sa phobie), il ne contrôle pas ses comportements du tout et ne peut pas apprendre.
Autres causes possibles
Avant de sauter à la conclusion que votre chien souffre d’anxiété de séparation, il faut éliminer les autres causes possibles à l’un ou plusieurs des comportements nommés ci-haut.
Il faut s’assurer :
- Que sa santé physique (médicale) est bonne
- Qu’il fait suffisamment d’exercice physique et de travail mental quotidiennement
- Que ce n’est pas de l’ennui
- Que ce n’est pas la peur des gens qui passent dans la rue
- Que ce ne sont pas les sons qu’il entend qui l’effraie
- Et que ce n’est pas de la panique ou de la peur reliée au fait d’être en cage.
Toutes ces raisons pourraient expliquer des symptômes similaires à ceux de l’anxiété, c’est pourquoi il est primordial de trouver la cause exacte des comportements. Aussi, le diagnostic d’anxiété de séparation ne peut être prononcé que par un vétérinaire ou vétérinaire - comportementaliste. La détresse d’isolement peut être constatée par un entraîneur qualifié.
Comment aider votre chien à ne plus vivre ce sentiment de panique?
La résolution de l’anxiété de séparation nécessite un combiné de plusieurs éléments.
Les deux principaux sont la désensibilisation systématique (respect du seuil de tolérance) et la médication, qui fonctionnent en complémentarité. Tout comme chez l’humain vivant avec un trouble mental, la thérapie et la prise de médication sont fréquemment utilisés ensemble afin de maximiser les progrès et le bien-être. La médication aidera entre autres votre chien à être dans un état d’esprit où l’apprentissage est possible. L’activité physique, le travail mental, l’enrichissement de l’environnement (jeux interactifs, os sécuritaire à mâcher) ainsi que l’association positive à la cage (ou à l’endroit où votre chien est en votre absence) bonifieront le processus de thérapie de votre compagnon.
L’aide d’un professionnel spécialement formé en anxiété de séparation est FORTEMENT recommandée afin de ne pas aggraver la situation.
Finalement, une visite chez le vétérinaire sera de mise afin de prescrire une médication adéquate et pour exclure toutes autres problématiques.
Il faut éviter à tout prix de :
- Punir votre chien à votre retour, PEU IMPORTE ce qu’il a fait. Il ne faut pas oublier qu’il a agi sous la PANIQUE TOTALE et n’a pas volontairement uriné partout et refait la décoration. Le chicaner ne fera qu’augmenter son stress, car il pourrait associer votre retour à du négatif et donc de la peur. Surtout, il ne comprendra absolument pas pourquoi vous êtes en colère.
- Utiliser un collier électrique, à vibration ou à citronnelle. Cela ne règlera rien du tout et va aussi engendrer plus de stress à un chien déjà en panique. Si votre animal ne peut plus extérioriser son stress en vocalisant, il pourrait par exemple, commencer à se mutiler ou se retrouver dans un patron de détresse acquise.
- Le mettre en cage s’il ne s’y sent pas bien, puisque cela créera une association négative à celle-ci et risque d’empirer la situation.
- Le laisser seul plus longtemps que ce qu’il est capable de supporter. Il n’apprendra pas à bien vivre la situation si son seuil de tolérance n’est jamais respecté.
- Ce dernier point est un élément CLÉ à la résolution d’un problème d’anxiété de séparation. Votre chien ne doit JAMAIS se retrouver au-dessus de son seuil de tolérance. Dès que le seuil de tolérance est dépassé, non seulement les apprentissages ne se font plus, mais vous risquez aussi de régresser.
Si vous avez des doutes sur les comportements de votre chien, pour son bien-être, contacter un professionnel qui connaît bien la problématique, qui travaille avec des méthodes positives, de façon éthique et sans violence.
Auteur: Cassandra Patenaude, éducatrice canine
Texte révisé par Claudine Prud’homme, CTC, CSAT, CPDT-KA.
Informations (traduites) provenant des articles de MalenaDeMartini, spécialiste en anxiété de séparation.